Le ton change dans « Red, White and Blue », qui retrace les débuts de Leroy Logan (John Boyega) au sein de la police métropolitaine de Londres. Se destinant d’abord aux sciences judiciaires, Leroy surprend son monde en devenant policier. Passé à tabac sans raison par un flic, son père (Steve Toussaint) est consterné. Le but de Leroy tient en fait de la mission. Il le déclare d’ailleurs de but en blanc à ses futurs collègues, précisant : « Je ne suis pas là pour me faire des amis. Je suis là pour contribuer à changer de l’intérieur ce système brisé. »
Or, autant peut être dit du film. En cela que « Red, White and Blue » est le plus ardu, le plus « sec » des cinq. Les émotions fusent toujours (la relation père-fils est bouleversante), mais McQueen refuse toute forme de catharsis à la fin — ce dont les deux précédents films sont pourvus. À dessein, ce film-ci se termine bien avant la culmination glorieuse de la carrière de Leroy Logan. C’est qu’en l’occurrence, le cinéaste préfère se concentrer sur le labeur plutôt que sur les fruits de celui-ci.