« Mangrove » est le premier chapitre. On assiste à l’ouverture, en 1968, d’un restaurant caribéen, le Mangrove, par Frank Crichlow (Shaun Parkes), dans le quartier Notting Hill. L’endroit devient vite un lieu essentiel de rassemblement et d’échange. Il n’en faut pas plus pour que les autorités en fassent une cible de choix. Les raids bidon sont si nombreux qu’en 1970, 150 personnes vont manifester devant le commissariat du quartier. Plusieurs sont arrêtées et neuf (les Mangrove Nine) sont traduites devant la justice. Au cours de ce procès retentissant, les accusés parviennent, lors de séquences électrisantes, à faire avouer malgré eux aux policiers leurs mensonges et biais racistes.
En toile de fond, le système de justice est montré dans toute sa partialité. On est témoin de la rage, de l’épuisement, de la dignité surtout, et de la résilience du groupe duquel fait partie Altheia Jones-LeCointe (Letitia Wright), leader anglaise des Black Panthers. L’échange final entre Frank, sur le point d’abdiquer, et Altheia, enceinte, qui lui explique qu’ils se battent pour les générations futures et non pour eux-mêmes, résonne longtemps après le générique.